Les cadeaux de Noël

Les catalogues sont tombés dans les boîtes aux lettres il y a déjà une éternité. Le solstice d'hiver, les lettres au Père Noël sont parvenues depuis longtemps à l'heureux destinataire, et la hotte est vraisemblablement déjà prête. Tout le monde le sait, Noël est le temps des cadeaux. Mais d'où provient cette habitude d'offrir des cadeaux à Noël ?

Lors du solstice d'hiver, les romains invoquaient Saturne, dieu des semailles et de l'agriculture, dont le nom vient du verbe latin Severe (semer). Sa fête, les saturnales, donnait lieu à des réjouissances du 17 au 24 décembre. On disait qu'elles s'étendaient jusqu'aux calendes de janvier, le jour de l'An romain. Les calendes désignaient, chez les Romains, le premier de chaque mois. Les peuples nordiques célébraient Njord, dieu de la fécondité et Idun, gardienne "des pommes de providence", nourriture des dieux. Les orientaux rendaient un culte à Mithra, divinité de la lumière.
Toutes ces religions antérieures au Christianisme donnaient l'occasion de fêter le solstice d'hiver avec pour but de redonner  courage et espoir au peuple effrayé par les sols gelés, l'absence de vie et l'obscurité.
A l'origine, les Saturnales avaient lieu à l'occasion des semailles, mais cette tradition se perdit avec le temps. Cette célébration servit peu à peu à justifier toutes sortes de réjouissances effrénées, de fêtes et d'orgies. Le poète gréco-romain Lucien, qui vécut au IIe siècle ap. J.C., décrivit les Saturnales comme une occasion pour boire plus que d'ordinaire, faire du vacarme, jouer et danser, pour nommer des rois et donner des repas aux esclaves. Il régnait une gentillesse à l'égard de tous. Comme pendant nos fêtes de Noël actuelles, on offrait des cadeaux : des porte-bonheur, du miel, des gâteaux, de l'or étaient des cadeaux courants. On décoraient les maisons avec du lierre, des branches de houx et de gui et tout travail, à part celui de la cuisinière et du banquier, était interdit.

Cependant, des personnages porteurs de cadeaux ou de friandises existaient déjà dans les fêtes païennes du solstice : le dieu Gargan chez les Celtes, l’Hellequin des Germains, un représentant d’Odin chez les Vikings… Cette lignée de porteurs de présents trouve d’ailleurs son aboutissement dans les personnages de Saint Nicolas, du Père Noël ou du lutin scandinave Julenisse.
Au XVIIIe et XIXe siècle, la tradition qui consiste à échanger des cadeaux à Noël ou des étrennes au jour de l'An commença à se répandre. L'échange des présents reproduit la présentation des offrandes des bergers et des mages à l'enfant Jésus. Le don des cadeaux peut aussi nous faire penser au  grand cadeau que Dieu nous a fait en nous donnant son fils. Les cadeaux nous rappellent aussi que Jésus nous invite au partage.

Il y a beaucoup de différences en Europe concernant la tradition des cadeaux aux enfants : différences en ce qui concerne la date (Noël, St Nicolas, l'Épiphanie, Ste Lucie, le jour de l'an), mais aussi le donateur (l'enfant Jésus, le père Noël, St Nicolas, les Rois mages, la Béfana, Ste Lucie, St Basile, le Père Gel et Babouchka).
C'est par conséquent à des fêtes différentes, que les enfants reçoivent  des cadeaux. C'est le jour de Noël en France, dans le nord de l'Italie, au Portugal, en Angleterre... que l'enfant Jésus ou le Père Noël apporte les cadeaux. C'est le jour de la fête de St Nicolas le 6 décembre en Allemagne, en Autriche, en Pologne, aux Pays bas, en Belgique, en Suisse et dans le nord et l'est de la France (en Lorraine surtout). C'est  à la fête de l'Épiphanie le 6 janvier en Espagne, qu'on offre les cadeaux en souvenir des cadeaux que les rois mages apportèrent à Jésus. En Italie du sud, c'est pendant la nuit du 6 janvier que la "Béfana" distribue les cadeaux. Egalement à la Sainte Lucie, le 13 décembre, on donne les cadeaux dans certaines régions d'Italie,  car Sainte Lucie est née en Sicile. Selon la légende, elle apportait de la nourriture à ses amis chrétiens cachés dans les catacombes. C'est le  jour de la Saint-Basile, qui tombe le jour de l’An, que l'on échange des cadeaux en Grèce. Saint Basile, qui vécut au IVème siècle, consacra en effet sa vie à aider les enfants et les pauvres. Enfin, c'est au 1er janvier que le Père Gel et Babouchka apportent les cadeaux en Russie.

Actuellement en France, la veille au soir de Noël, les enfants mettent leurs souliers devant la cheminée ou au pied de l'arbre de Noël. Le lendemain ils y trouvent leurs cadeaux de Noël. En Angleterre, les enfants reçoivent les cadeaux et les friandises dans de grandes et belles chaussettes décorées. Ils les accrochent à la cheminée ou encore au pied de leur lit. Pendant leur sommeil, le Père Noël viendra les remplir. Concernant l'origine de la  coutume des chaussettes de Noël, il y a aux Pays Bas une légende qui dit qu'ayant apprit que les trois filles d'un marchand n'avaient pas de dot, Saint Nicolas lança trois bourses d'or par la cheminée. Le lendemain, elles les trouvèrent dans les bas qu'elles avaient mis à sécher. De là vient la coutume de placer ses chaussettes et ses chaussures devant la cheminée.

Sources :
http://www.joyeux-noel.com
http://catholique-nanterre.cef.fr
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