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Mon petit paradis vert
4 janvier 2008

L'Epiphanie

Épiphanie est un mot d'origine grecque, Epiphaneia qui signifie « manifestation » ou « apparition ». La fête a des sens différents selon les confessions.

La fête pré-chrétienne du 6 janvier

L' origine lointaine de l'Épiphanie est la fête pré-chrétienne du 6 janvier. C'était une fête en liaison avec le solstice d'hivers. Elle avait lieu 12 jours après Noël. Ces 12 jours viennent du décalage entre le calendrier lunaire et le calendrier solaire. Douze mois lunaires font 354 jours, il faut donc rajouter presque 12 jours pour faire une année solaire. Ces 12 jours ont été considéré dans le monde pré chrétien comme le temps nécessaire à la maturation du soleil après le solstice d'hivers. Ce sont des nuits critiques, "enchantées" ou les démons reviennent pour restaurer le chaos primordiale. Le soleil doit revenir de sa mort et renaître.

Ces douze jours ont donné naissance à des coutumes très diverses. Le symbolisme des douze nuits est multiple.
En Angleterre, en Irlande et dans les pays scandinaves, on allumait tous les soirs de Noël à l'Épiphanie la grande bougie de Noël. En Grèce, on allume des feux pour éloigner les "kalikantzari", esprits démoniaques, qui envahissent la terre pendant douze jours. Ces feux doivent rester allumé les douze nuits jusqu'à l’Épiphanie ou la grande bénédiction chasse les esprits maléfiques. Dans certaines régions d'Italie, on laisse brûler une grosse bûche pendant ces nuits.

Témoin de cette origine, l'Épiphanie chrétienne est appelée en anglais "la douzième nuit"(Twelfth night) et en suédois "le treizième jour après Noël" (Trettondag Jul).

Le sens chrétien de la fête

La fête de l'Épiphanie le 6 janvier, qui célèbre la manifestation du fils de Dieu parmi les hommes, est apparu dans des lieux différents avec un contenu différent : la naissance de Jésus, l'adoration des mages, le baptême de Jésus dans le Jourdain et le miracle des noces de Cana. Elle existait au IVème siècle et elle est probablement plus ancienne. L'origine de la fête de l'Épiphanie, ainsi que sa signification, est donc complexe.

A Constantinople, elle a commencée à célébrer à la fois la nativité et le baptême de Jésus, puis elle n'a célébré que le baptême, lorsque Constantinople a adopté en 379 la fête de Noël le 25 décembre. C'est alors qu'elle devient un jour baptismal. La bénédiction de l'eau a lieu la veille de la fête et elle est distribuée aux fidèles le jour de l'Épiphanie.
A Jérusalem en 384, elle célébrait la nativité de Jésus, jusqu'a ce que Jérusalem ait adopté la fête du 25 décembre dans le courant du Vème siècle.
En Égypte, elle célébrait le baptême du Christ. Le miracle de Cana était fêté peu après. On bénissait l'eau du Nil et on puisait cette eau bénite pour asperger les bateaux. Ce jour devint  un jour de baptême.
En Gaule sous l'influence orientale, elle est apparue en 361. Elle célébrait la nativité de Jésus jusqu'à ce que la Gaule ait adopté la fête du 25 décembre au début du Vème siècle. Alors elle a célébrée les mages, le baptême du Christ et le miracle de Cana.

adoration_mages_2006

Dans l’Église latine, l’adoration de Jésus par les rois mages devint  peu à peu l’objet principal de la fête de l'Épiphanie. A partir du Vème siècle, l'Église d'occident célébra la naissance de Jésus le 25 décembre (Noël) et la manifestation aux païens en la personnes des mages le 6 janvier. Les mages avaient été qualifié du titre de roi dès le IIIème siècle, mais c'est seulement au XIIème que cette royauté des mages est reconnu par la liturgie et l'iconographie.
On a donnée une signification chrétienne aux 12 jours après Noël, en disant que les rois mages sont arrivés 12 jours après la naissance de Jésus. Le concile de Tours en 813 proclama que les 12 jours de  Noël jusqu'à l'Épiphanie était une période festive et sacrée.
La
célébration liturgique de la fête a été reportée à un dimanche, en vertu d'un indult papal destiné à permettre aux gens de se rendre à la messe (alors qu'ils devraient travailler le 6 janvier si ce jour n'est pas férié dans leur pays). Ainsi, en France, cette fête est célébrée le deuxième dimanche après Noël.

Dans les Églises byzantines, la fête commémore le baptême du Christ dans le Jourdain, la descente du Fils de Dieu au milieu de sa création, la stupeur de cette création qui reconnaît son créateur (le Jourdain retourne en arrière) et la manifestation de la Divine Trinité (la voix du Père et la colombe rendent témoignage au Fils). Dans certains pays de tradition byzantine, une croix est lancée dans un fleuve ou dans la mer et les jeunes gens rivalisent, en cette saison froide, pour plonger et la rapporter. La fête s'appelle plutôt Théophanie et elle est préparée par un jeûne strict le 5 janvier.

Dans l'Église arménienne, la fête est une des plus grandes fêtes de l'année car la Nativité n'est pas fêté le 25 décembre mais, selon l'usage chrétien ancien, le 6 janvier (selon le calendrier julien).

La présentation de Jésus aux Rois Mages

wtktopUne chanson populaire raconte que les Rois mages sont venus d'Afrique. Pour l'Evangile, ils arrivèrent de l'Orient. Peut être viennent ils tout simplement du mystérieux pays d'où sont originaires les Saintes Maries de la Mer et qui porta longtemps le nom d'Egypte.

Selon l'Evangile, venus d'Orient, trois rois se mirent en route en suivant la lumière de l'étoile qui les guida jusqu'à Bethléem. Ils y trouvèrent l'enfant Jésus, qui appelèrent le " Nouveau Roi des Juifs ". Quand ils le découvrirent dans l'étable, près de ses parents, Marie et Joseph, ils s'agenouillèrent devant lui en signe de respect et lui apportèrent de l'or, de la myrrhe et de l'encens. Même si l'origine des Rois mages est aujourd'hui encore obscure, selon une tradition venant du VIIème siècle, les mages dont parle l'Évangile seraient des rois. Ils  étaient au nombre de trois : Melchior, Gaspard et Balthazar. C'est les noms qu'on leur a donné au VIème siècle. Le chiffre 3 est très symbolique, il symbolise d'abord   les 3 continents : l'Asie, l'Afrique et l'Europe (qui étaient les seuls connus à l'époque). C'est aussi l'image des trois fils de Noé : Sem, Cham et Japhet. Le chiffre 3 représente aussi le nombre de cadeaux qui selon l'Évangile étaient au nombre de 3 : l'or, l'encens et la myrrhe. Le chiffre 3 figure enfin les trois âges de la vie. Melchior est présenté avec une longue barbe et il est le plus âgé des trois. Il offrit l'or. Gaspar est le plus jeune des trois et il donna l'encens. Balthazar est barbu sans être âgé et il fit l'offrande de la myrrhe. L'or de Melchior célébrait la royauté, l'encens de Balthazar la divinité et la myrrhe de Gaspard annonçait la souffrance rédemptrice de l'homme à venir sous les traits de l'enfant. On leur attribua au XVIème siècle une couleur de peau distincte pour chacun : blanche, noire et jaune.

fetes_epiphanie1On retrouve le récit de la visite des mages dans l'évangile de Matthieu 2/1-12. Tout le récit souligne le contraste entre l'attitude des mages et celle d'Hérode et des scribes de Jérusalem devant la manifestation divine. Les mages, qui sont des païens, se mettent en marche, sur le signe de l'étoile, à la recherche de l'enfant qui vient de naître. Quand ils le trouvent, ils éprouvent une grande joie, se prosternent devant lui et lui offrent des présents. Par contre, en apprenant l'apparition de l'étoile et l'arrivée des mages, Hérode et tout Jérusalem fut prit d'inquiétude. Le roi Hérode veut faire périr l'enfant qui pourrait devenir pour lui un rival : le roi messie. Les chefs des prêtres et les scribes, qui connaissent pourtant les prophéties sur la naissance du messie à Bethléem, ne cherchent pas à le connaître.
Quand Mathieu écrivit son évangile, la communauté chrétienne vivait une situation paradoxale : beaucoup de païens se convertissaient à la foi chrétienne et par contre la majorité des juifs rejetaient l'Évangile et persécutaient les  chrétiens. Cette conjoncture était difficile à accepter pour un juif comme Mathieu qui avait une vive conscience que le peuple juif était le peuple élu qui avait été choisi par Dieu pour accueillir le messie. La communauté chrétienne voit dans l'histoire des mages et d'Hérode la préfiguration de ce qu'elle vivait. Ce récit éclaire son épreuve par une nouvelle espérance.

8r2cnwmhL'Évangile nous dit que les mages furent guidés par une  étoile jusqu'à la crèche. On a souvent cherché ce qu'était cette étoile des mages.
Par exemple, on a suggéré qu'elle aurait pu être la comète de Halley, qui justement est passée à proximité de la terre vers l'an 11 avant J.-C. Cette date correspond à peu près avec celle où on a estimé que Jésus est né, 6 ou 7 ans avant notre ère.
Un grand astronome, Kepler, suggéra que l' étoile des mages aurait pu être une nova. Cette théorie est renforcée par la découverte d'un astronome chinois qui, dans les archives des Chroniques chinoises, a remarqué qu'un objet céleste, qui aurait pu être une nova, a été repéré vers l'an 5 avant J.-C.
Une autre hypothèse sur l' étoile des mages est celle de la conjoncture  des planètes Jupiter et Saturne puis de Mars, vers l'an 6 avant J.-C. Tous ces mouvements uniques des planètes auraient pu être interprétés par des astrologues comme signe d'un important événement proche. Or les Mages étaient sans doute astrologues.
Mais l' étoile des mages est peut-être plus symbolique qu'historique.

Le Baptême de Jésus

baptismLe récit évangélique du baptême de Jésus  Marc 1/9-11 (cf. Mt 3/13-17, Luc 3/21-22). L'évènement comporte deux étapes. Jésus reçoit d'abord le baptême de Jean qui est un baptême pour la remissions des péchés. Le premier geste public de Jésus, qui est sans péché, est un geste de solidarité avec les pécheurs. Il se place parmi les pécheurs. En se soumettant au baptême de pénitence, Jésus exprime un choix concernant sa mission. Il inaugure son ministère de serviteur. L'abaissement de Jésus a son baptême aboutit à une "théophanie". Au moment ou il se met du coté des pécheurs, il est manifesté comme fils de Dieu. Après avoir plongé dans l'eau comme les pécheurs, il est glorifié lorsqu'il remonte de l'eau : l'Esprit descend sur lui et le Père s'adresse à lui. Jésus vit le ciel "s'ouvrir" (expression qui exprime la communication entre le ciel et la terre) et l'Esprit descendre sur lui comme une colombe. Jésus est alors rempli de l'Esprit Saint. Le centre de l'épisode, c'est la voix du Père qui dit : "Tu es mon fils bien aimé, en toi j'ai mis toute mon affection".

Les pères de l'Église d'Orient, ont vu dans le baptême de Jésus non seulement une théophanie, mais une bénédiction des eaux. En descendant dans le Jourdain, le Christ a pénétré dans un "tombeau liquide" comme dans le séjour des morts. En plongeant dans l'eau, le Christ par le contact de sa divinité a apporté a l'eau sa sainteté. L'entrée du Christ dans le Jourdain a déclenché une manifestation divine. En purifiant et en sanctifiant les eaux, il leur a donné le pouvoir de purifier. L'Église d'orient a relu le récit du baptême de Jésus à la lumière de la pratique du baptême chrétien.

Sources et informations :
http://fr.wikipedia.org
http://www.joyeux-noel.com
http://catholique-nanterre.cef.fr

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